Adopter une communication positive

“Ce n’est pas le monde des Bisounours ici !” , réflexion courante lorsque je propose d’adopter des modes d’expression valorisants, ou des approches de communication en écoute réelle de l’autre. C’est le reflet de la peur de se retrouver dominé par les autres ou de perdre la face.
La communication positive, ça n’est pas pour autant caresser dans le sens du poil ou cirer les pompes, c’est savoir être juste en présentant mes messages sous un angle constructif. Le film “Demain” de Cyril Dion et Mélanie Laurent en est un brillant exemple. Dénoncer les errements de notre société vis-à-vis de la planète, mobilise peu car décourage. Autant mettre l’accent sur les initiatives efficaces pour inviter chacun a s’en inspirer et se sentir capable de les développer.
pere-a-lecouteVouloir adopter la communication positive, c’est donc sortir de nos peurs d’être bouffé, encore faut-il le pouvoir.
Cela demande de s’entraîner à formuler nos propos à 180° de ce que nous faisons habituellement, d’avoir le réflexe de relever des points forts pour parler ensuite des points d’efforts. Vous pouvez commencer par vous entraîner sur les bulletins de note de vos enfants. Commencez par les bonnes notes en prenant le soin de questionner vos génies en herbe sur ce qu’ils ont fait pour arriver à ces bons résultats. Ensuite vous pourrez aborder les notes à relever en commençant par identifier ce qui a permis l’acquisition des premiers points, par exemple pour un 7 sur 20. Prenez en considération ce qui a mérité d’avoir un tiers de la note afin de trouver les solutions réalistes qui permettront d’accéder à un niveau supérieur. Vous pourrez vous inspirer des motivations et approches utilisées sur les matières maîtrisées par votre progéniture pour l’inviter à faire de même sur des matières moins motivantes.

Adoptez la communication positive cela vous permettra de changer votre regard sur les événements et sur l’autre.
 Pratiquez une réelle écoute active, c’est-à-dire écouter, questionner, et reformuler, jusqu’à ce lunettes.jpgque vous soyez sûr de comprendre l’autre et qu’il se sente vraiment entendu et compris. Autrement dit être en empathie. Une telle vision et attitude laisse venir ensuite automatiquement des expressions bien plus mobilisantes pour les autres, mais aussi pour soi-même. En tant que manager, je vous invite à déposer vos “lunettes à brelle” pour chausser de radieuses “lunettes à perle”, c’est bien plus efficace, économique et agréable que de changer son équipe.

Exemple d’application de formation : lors d’un entretien annuel, un manager se prépara à aborder avec l’un des ses experts son manque de souplesse concernant la mobilité attendue sur l’ensemble de l’hexagone. Il s’appuya sur les techniques d’entretien auxquelles il s’était entraîné pendant sa formation à l’entretien. Il évoqua d’abord avec son collaborateur, les points de satisfaction ainsi que la qualité de son travail et son excellente relation avec les clients. Ensuite notre manager demanda à son interlocuteur ce qu’il pensait des déplacements liés à son activité. Il avait prévu de lui repréciser les contraintes d’organisation du service et les conditions indiquées dans le contrat de travail. Or en prenant le soin de bien écouter et de creuser les plaintes du technicien sur les contraintes subies lors de longs déplacements, la conversation s’orienta sur un point crucial. Son collaborateur soucieux de préserver sa vie personnelle lui révéla son désir de quitter l’entreprise dans l’année qui suit. Le manager prit conscience qu’il n’était pas possible de retenir son poulain pour des raisons respectables, il s’attacha alors à convenir d’un mode de fonctionnement gagnant / gagnant.  Cela permit 6 mois plus tard au collaborateur de sortir de l’entreprise sans contraintes, après avoir contribué à transférer ses connaissances à ses collègues, ayant réalisé ses missions avec le même niveau de qualité qu’il avait toujours démontré.
En obligeant son collaborateur à se plier aux contraintes, en l’empêchant de rejoindre un nouvel employeur avant 3 mois, on peut imaginer aisément la baisse de qualité au travail que se serait autorisé le collaborateur en conflit. En adoptant une communication positive, dans le respect de l’autre et de ses objectifs, le manager y gagna des clients toujours satisfaits et une équipe qui est montée en compétences.

Emmener et mobiliser mon équipe

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J’ai assisté à de nombreuses interventions en groupe ou même en face-à-face, avec des leaders qui déploient toute leur verve pour inviter leurs collaborateurs à les suivre. Si chacun a son style, la plupart cherchent à convaincre en transmettant leur propre conviction (ou même parfois celle dictée par leur direction). Les plus talentueux parviennent à donner sur le moment l’envie de s’engager, cela ne dure jamais bien longtemps. Les autres se demandent pourquoi leur équipe n’adhère pas voire mésestime leurs équipiers.

L’erreur souvent commise réside dans l’illusion que l’on peut motiver quelqu’un, sans prendre en compte que la mobilisation d’un collaborateur tient à sa propre motivation. Il s’agira plutôt de stimuler la motivation de celui-ci sans chercher à le motiver selon ses propres critères. En revanche, c’est au leader de donner du sens à son projet, que ce soit la direction à suivre, la signification précise du chemin qu’il trace et de mettre en avant les ressenti positifs qu’en retireront ses équipiers.

Pour stimuler un collaborateur et encore plus une équipe, le leader avisé commencera par bien identifier les leviers de motivation de ses équipiers, pour ensuite faire le lien entre ceux-ci et la mission qu’il partage avec eux. Il aura à cœur ensuite de valoriser les premiers pas de chacun individuellement, les encourageant en considérant les erreurs comme des expériences, les résistances comme des questions qui appellent des réponses concrètes rassurantes et les expressions d’obstacles comme des alertes dont il peut être judicieux de tenir compte.

Bien sûr, tous les collaborateurs n’ont pas la même capacité de s’adapter et de se mobiliser, il sera pertinent d’identifier le niveau d’adhésion et d’opposition de chacun, s’inspirant par exemple de la carte des partenaires de la sociodynamique qui permet de définir une dynamique de groupe, déplaçant un maximum d’énergie opposée vers de l’énergie concordante à vos objectifs.

Exemple de coaching individuel : un responsable de production fraîchement en poste, se voit confier la tâche d’installer un système de gestion opérationnel (Tour de terrain, plans d’actions, réunion opérationnelle,…) dans les ateliers dont il a la charge. Après avoir dessiné celui-ci, il le présente à ses chefs d’équipe, argumentant qu’il avait installé ce système dans une autre usine et qu’elle apportait des résultats significatifs en à peine 6 mois. Ses équipiers lui rétorquèrent que leur mode de fonctionnement était très différent, et que son système n’apporterait que du travail supplémentaire tout en les décrédibilisant vis-à-vis de leurs ouvriers qu’il encadrait pour certains depuis plus de 15 ans. La déconvenue passée, le responsable suite à une séance de coaching revint avec son projet dans un mode très différent, il entreprit ses chefs d’équipe individuellement leur demandant concrètement ce qu’il pensait de son projet. Il constata après coup que le plus contradicteur de ses équipiers, s’avéra être le plus moteur à installer son système après qu’il se soit senti entendu dans ces réticences et surtout dans ses propositions d’ajustement. Paradoxalement celui qui semblait le plus enthousiaste se révéla le moins engagé, le responsable appris par lui ce que la résistance passive signifiait et par le premier que la contradiction peut être constructive.

Développer le bien être comme source de performance des équipes

Ce qui peut être considéré aujourd’hui comme un effet de mode, car les médias en font l’écho souvent de manière édulcorée, est prouvé par de nombreuses études qui comparent les résultats des entreprises bénéficiant d’une véritable culture de bien-être avec leur concurrent. Je vous invite à consulter le rapport du think thank ‘la fabrique spinoza’ sur ce thème : Fabrique-Spinoza-Bien-etre-et-performance-au-travail-avril-2013

performance-et-bien-etresource rapport Fabrique Spinoza avril 2013

Le savoir ne suffit pas, il faut créer les conditions favorables pour que l’équipe ou l’entreprise se sentent bien et en confiance.

Exemple d’un coaching de manager : un responsable nouvellement recruté, doit gérer une équipe issue de plusieurs entités rachetées, répartis aux quatre coins de l’hexagone, avec un historique difficile, marqué par des changements de postes imposés et un manque de reconnaissance fort. Les résultats de l’équipe sont au-dessous des objectifs fixés, et de nombreuses plaintes sont formulées par les collaborateurs qui se montrent peu coopératifs avec leurs collègues.
J’accompagne le manager dans un team building réunissant tous les membres de son équipe dans un lieu extérieur à l’activité. Ce fut l’amorce d’unité dans l’équipe grâce au partage ouvert sur ce qu’est chacun, son parcours et ses aspirations, l’échange de bonnes pratiques concrètes et la prise de connaissance des orientations du service. Ensuite le manager à accompagné chaque membre de son équipe en se rendant sur leur lieu d’intervention, soucieux de leur faire un feed-back constructif qui aboutis ensuite à des accompagnements personnalisés. Les indicateurs de performance individuelle et collective, se sont révélés à 100 % positifs. 3 ans après lorsque le manager a quitté son poste pour un autre avenir professionnel, il a reçu des témoignages touchants de la part de ses collaborateurs, avec qui il reste aujourd’hui toujours en contact.

Aligner les équipes sur les mêmes priorités

Pour concentrer l’énergie d’une équipe dans la même direction, il est indispensable que les membres de celle-ci est une vision homogène des objectifs de l’entreprise et de la hiérarchie de celle-ci.

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Après une séance de clarification avec la Direction d’une entité, des échanges sur le recueil des visions de chaque manager, il suffira souvent d’une séance de partage des managers avec leur direction pour que tous s’alignent sur la même hiérarchie des objectifs.

Exemple d’une formation personnalisée : une entreprise familiale dont le jeune dirigeant est le fils du fondateur qui vient de passer la main tout en restant présent. Le nouveau dirigeant est extrêmement dynamique dans l’expansion du groupe, il développe celui-ci par une croissance externe qui implique le rachat de concurrent n’ayant pas la même approche que l’entreprise centrale. Les managers de la génération précédente et les managers issues de rachat ont du mal à suivre les directives du dirigeant. En amont d’une formation en gestion des priorités pour les managers du groupe, le dirigeant se positionne sur ses objectifs principaux et leur hiérarchie, après validation par le fondateur et un léger ajustement, les objectifs sont présentés lors du séminaire, après confrontation constructive, le dirigeant réajuste la hiérarchie tenant compte des points de vue du terrain. Tous les managers du groupe disposent maintenant d’un point de repère pour prioriser leur activité et sont en mesure d’appliquer concrètement les principes vus lors de la formation personnalisée et pragmatique dispensée .