Tourner mon regard vers le positif

La qualité de la vie dépend de la qualité de l’expérience vécue et de l’ordre de la conscience
Mihaly CSIKSZENTHIHALYI (psychologue hongrois)

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Avez-vous déjà fait l’expérience de la feuille blanche ? Vous écrivez d’un coté tout ce qui ne va pas dans votre vie sur le moment et de l’autre ce qui va bien. A moins que votre vie soit des plus catastrophique, vous constaterez que la balance penche du bon côté. Alors pourquoi ressentez-vous le poids de ce qui ne va pas, ne serait-ce que sur un seul pan de votre vie ? 

Nous ne sommes pas égaux pour ressentir le bon dans notre quotidien, ainsi l’a démontré Sonja Lyubomirsky et son équipe, notre capacité à voir la vie est à 50 % due à nos gènes, des chercheurs ont même découvert que certaines personnes ont un chromosome défectueux qui agit sur l’humeur, et c’est héréditaire ! Si nos conditions de vie ne comptent que pour 10 % dans notre état d’humeur moyen (et oui ça ne sert pas le bonheur, d’accumuler des richesses dès l’instant où on a le minimum), il nous reste donc 40% qui correspond à nos comportements ou pensées relatives à ce que nous vivons. Cela nous laisse une belle marge d’autant que sans être dans le top des 50%, nous sommes rares à être à 0%.
D’autres chercheurs telle Barbara Fredrickson proposent de clôturer sa journée en se remémorant les petits ou grands bons moments de la journée (ce que Florence Servan Shreiber nomme les 3 kifs par jour). Cette pratique du journal de gratitude, offre deux avantages, l’un est de s’endormir dans un état de bien-être pour ce que j’ai reçu ou que je me suis donné dans la journée, l’autre est d’aiguiser notre perception sur les bons moments de la journée.

Exemple : Un homme plutôt bien servi par la vie, s’était enfermé pendant 2 jours chez lui pour fuir la période de Noel qu’il redoutait depuis l’enfance, ayant eu peu l’occasion de la fêter. Au soir du 2e jour, il fut appelé par l’un de ses bienveillants amis qui l’invita à faire l’exercice de la feuille blanche. L’homme confiant dans son ami, s’exécuta dès qu’il eut raccroché. À l’issue de l’exercice, il se mit à rire de son désuet enfermement volontaire, puis il se rappela les activités qui par le passé le mettait en état de bien-être, et réserva aussitôt un réveillon de jour de l’an promettant les activités qui l’avaient enchanté. Les 4 jours qu’il a passés furent pour lui un enchantement, les nombreuses activités, chaleureuses rencontres et bienveillants accompagnements lui ont permis de retrouver toute l’énergie que chacun lui reconnaît.

Bien Appréhender le changement

impossibleLe simple fait de changer est un inconfort en soi, manœuvrer pour la première fois une voiture avec boite automatique déstabilise son conducteur avant de lui procurer l’agrément attendu. Changer nos habitudes, cela mobilise particulièrement notre énergie, car il faut nous concentrer sur nos actions pour adopter un nouveau comportement tout en s’interdisant de revenir aux anciens réflexes. On peut comprendre que l’annonce d’un changement d’outil, d’organisation, de méthode, ou d’interlocuteur ne soit pas considérée de prime abord comme une bonne nouvelle.

Aborder un changement en conscience de nos ressources, prenant la mesure réelle des efforts à faire et de la manière de le faire tout en se sentant libre de l’appréhender permet de se sentir bien plus à même de se confronter à de nouvelles habitudes.

Exemple de formation en développement personnel : Nathalie après une carrière reconnue en tant qu’assistante sociale auprès de personnes en difficulté, se voit nommée au poste de directrice d’un centre d’assistance. Elle exprime avec beaucoup de nervosité son incapacité à assumer son rôle de manager, se sentant incapable d’animer l’équipe avec laquelle elle est entré très vite en conflit. Plutôt que de focaliser sur les difficultés de communication avec l’équipe, je l’invite à me parler de la manière dont elle s’y prenait pour recevoir les personnes en insertion qu’elles recevaient avant dans son poste précédent. Elle se détendit et nous raconta calmement qu’elle s’appuyait avant tout sur une écoute attentive qui lui permettait à la fois de créer un lien avec ses interlocuteurs puis à trouver des solutions qui les satisfaisaient. Je lui demandais si elle procédait ainsi avec ses collaborateurs. Après une légère résistance argumentant qu’un manager doit avant tout se positionner fermement vis-à-vis de ses collaborateurs, elle prit conscience qu’elle n’avait jamais utilisé sa ressource principale, la bienveillance, vis-à-vis de son équipe. Lors de la séance suivante, Nathalie, prit la parole en premier pendant le tour de parole bilan pour nous communiquer avec beaucoup d’enthousiasme comment elle avait réussi à transformer l’ambiance de son centre, après avoir mené des entretiens bienveillants avec chacun de ses collaborateurs. Il lui a suffi de transférer sa compétence d’empathie acquise dans son ancien métier, dans son nouveau rôle, pour se sentir capable de gérer son équipe. Le pas à franchir n’était pas si inaccessible qu’elle le pensait.

Garder le bon du stress

Le stress, nous le voyons présenté le plus souvent comme source de pressions infernales.stress

À la base, le stress est une réponse à un stimulus extérieur qui a pour but de s’adapter à la situation et de se préserver d’un danger. Nous sommes le plus souvent en mesure d’y répondre, la difficulté repose sur l’accumulation des sources de stress qui ne permettent pas de récupérer entre 2 alertes.

Tenant compte de cela, il est possible de diminuer les effets négatifs surdimensionnés du stress et de développer la capacité d’appréhender les situations stressantes sans perdre son énergie, son humeur ou la santé.

En adoptant des rituels de récupération, vous serez en mesure de mieux appréhender les stress de la journée et de vous préparer aux situations à enjeux en mobilisant au mieux vos ressources.

Exemple de coaching personnel : un manager d’un naturel enjoué et impliqué, se retrouve perdu par les nouvelles orientations de sa direction, il s’éreinte et néglige sa vie personnelle, sans pour autant satisfaire aux exigences de sa hiérarchie. Après un break salutaire, je lui propose de développer des rituels simples pour retrouver sa bonne humeur et de la lucidité. Au bout d’un mois de pratique de la méditation matinale, il a diminué ses états de mal-être en prenant la distance nécessaire par rapport aux difficultés de son activité, puis un autre mois où il a tenu son journal de gratitude (les 3 kifs de Florence Servan Schreiber) tout en préservant le rituel du matin, notre manager à retrouvé une communication agréable, à l’affût des points positifs de ses journées. Enfin après 6 mois, mon client ayant maintenu ses rituels en les complétant avec d’autres approches, s’est positionné objectivement vis-à-vis de son manager à l’occasion de son entretien annuel, ayant pris le soin dans les mois précédents de relever les éléments factuels sur la réalité des contraintes de ses responsabilités ne serait-ce que la répartition réelle de son temps. Il est à noter qu’il a aussi repris l’activité sportive qu’il avait stoppée dans la période noire, et s’est organisé pour préserver ses soirées et week-ends en famille.